Comment choisir le bon couteau en 10 étapes

Un morceau d'acier massif et froid, affûté à la perfection, est le rêve de la plupart des hommes, mais un couteau est avant tout un outil qui sert à tout le monde lors de ses déplacements. Si votre expérience des couteaux se limite principalement à la cuisine et que vous craignez de vous perdre dans la description technique des structures et des matériaux, n'ayez crainte. Cet article est un guide pratique pour tous - je garde l'essai sur les différences moléculaires entre les types d'acier pour un autre article.

1/ Fermez les yeux et réfléchissez

À quoi vais-je utiliser le couteau ? Est-ce que je veux impressionner mes copains ? Est-ce que je veux l'avoir comme aide de secours dans mon kit de survie et je vais donc chercher les meilleurs couteaux de survie ? Je veux un couteau pour mes sorties dans la nature ou un couteau polyvalent que je pourrai avoir à portée de main à tout moment et en tout lieu ? Je vais sculpter des figurines, couper des légumes, abattre des arbres ou je veux un couteau pour la forêt, pour ouvrir des conserves, un couteau à dépecer pour la chasse, un couteau pour couper des cordes ou même des vitres de voiture ?

Je faisais des choses incroyables avec les couteaux afin d'évaluer la qualité de leur fabrication. Parmi les choses les plus folles, il y avait couper des clous, lancer un couteau dans un mur de briques ou tester si la lame d'un couteau enfoncée dans du bois pouvait supporter mon propre poids. Ce sont toutes des activités qui vous permettent d'atteindre les limites des propriétés qu'un couteau peut vous offrir.

La vérité est que, dans le cadre d'une utilisation normale du couteau, vous n'aurez pas besoin de vous intéresser à ces aspects et que ce sont surtout le confort et la maniabilité qui vous importeront. Pour trouver le couteau qui vous conviendra, vous devez évaluer plusieurs critères avant de l'acheter.

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2/ Conception - rigide ou pliable

Les deux types de couteaux de base se distinguent par leur conception :

• La conception plus simple est celle du couteau fixe (fixed knife) : le couteau fixe ne peut pas être fermé, mais il est très résistant. On peut l'utiliser pour couper des branches, abattre des arbres, faire levier ou piquer. Les inconvénients de la conception fixe sont sans aucun doute son poids et son encombrement : l'étui contenant un tel couteau ne peut être attaché qu'à la verticale à la ceinture ou rangé dans un sac à dos.
• La conception pliante (folding knife) est plus complexe et, en raison de la lame mobile, elle offre une résistance moindre lors de la coupe et en faisant levier avec le couteau. Le couteau pliant classique est donc idéal pour les tâches légères telles que l'ouverture de boîtes, la coupe de cordes, la préparation de repas, etc.

Pour éviter que la lame ne se referme accidentellement, il existe différents mécanismes de verrouillage (liner, frame ou back lock) – je ne peux pas vraiment recommander un couteau sans verrouillage. L'essentiel est que le verrouillage soit facile à utiliser d'une seule main, le type précis de mécanisme importe finalement beaucoup moins.

Important : Les couteaux qui peuvent s’ouvrir d’une seule main peuvent être interdits dans certains pays (par ex. en Allemagne). Et si le mécanisme d’ouverture est assisté (souvent appelé automatique ou à cran d’arrêt), ils seront pratiquement interdits partout.

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3/ Plaquettes de manche

Le terme « plaquettes » (ou plaquettes de manche) est un mot de coutellerie désignant la partie du couteau par laquelle on le tient. Il est essentiel que le manche tienne bien en main, ne glisse pas et ne cause aucune gêne, même lors d’un usage prolongé. Bien sûr, pour tartiner un petit pain, n’importe quel couteau fera l’affaire, mais si vous devez couper quelque chose pendant vingt minutes, vous apprécierez un manche sans arêtes ni protubérances agressives. Les découpes ergonomiques pour les doigts sont à la mode, mais croyez-moi : elles ne conviennent jamais parfaitement. Et comme chaque mouvement avec un couteau nécessite une prise légèrement différente, elles finissent par devenir gênantes. Si vous ne pouvez pas essayer le couteau en main, choisissez des formes de plaquettes de manche plus rondes et simples, sans fioritures inutiles.

En termes de matériaux, vous pouvez opter pour le bois classique, qui demande un peu d’entretien. Une autre option, ce sont des matériaux synthétiques plus résistants : les manches en caoutchouc offrent une excellente prise en main, mais si vous privilégiez la durabilité, optez pour un matériau appelé Micarta (des couches de fibre de verre liées par une résine, comme le G10).

Il existe également des couteaux avec des manches métalliques ou sans manche (comme le couteau Mikov List), mais il est préférable de les essayer avant de les acheter.

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4/ Longueur de la lame

Une lame plus longue ne signifie pas un meilleur couteau. Il faut tenir compte de plusieurs facteurs. Ce qui m'intéresse le plus personnellement, ce sont les limites légales de longueur de lame dans les pays où je voyage. En général, il est stipulé que les couteaux dont la lame ne dépasse pas 12 cm peuvent être transportés et détenus partout, je vais donc m'efforcer de respecter cette limite dans le cadre de cet article. Une lame plus longue est également plus difficile à manipuler. Si vous avez un couteau de survie de 20 cm, vous pourrez couper du bois et des branches à merveille, mais vous risquez de vous couper en coupant une saucisse à griller sur le feu de camp.

Important : Les couteaux dont la lame dépasse 12 cm ou qui sont conçus pour blesser (couteaux d'autodéfense, couteaux papillon, karambits, poignards push dagger) sont souvent considérés comme des armes par la législation et sont confisqués sans pitié. À l'aéroport, les bagages enregistrés contenant un « camping knife » passent généralement sans problème.

En résumé, une lame d'environ 10 à 12 cm est suffisamment polyvalente pour le camping ou la randonnée, mais vous devrez faire quelques compromis. Pour la transporter dans votre poche et effectuer des tâches simples, n'importe quelle lame d'environ 6 à 9 cm fera l'affaire.

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5/ Matériaux - acier inox, acier au carbone ou autre chose ?

Les couteaux s'émoussent à l'usage, mais ce n'est pas un défaut, c'est simplement une caractéristique. La vitesse à laquelle ils s'émoussent dépend du matériau utilisé. D'autres caractéristiques du couteau, telles que la formation de rouille ou la flexibilité de la lame, y sont également liées.

Si vous n'êtes pas un expert et que vous affûtez vos couteaux de cuisine avec une pierre à aiguiser ou simplement avec un fusil aiguiseur, optez plutôt pour l'acier inoxydable classique (stainless steel, le même que celui utilisé pour les couteaux de cuisine). Il est plus souple, facile à affûter et très résistant à la rouille. Il ne reste pas tranchant aussi longtemps, mais il vous pardonnera parfois un traitement plus rude sans que les petites dents de la lame ne s'ébrèchent.

Si vous savez comment manier un couteau, que l'affûtage sur des pierres céramiques ou diamantées n'a aucun secret pour vous (ou si vous faites affûter vos couteaux chez un coutelier), vous pouvez envisager sans crainte un acier alternatif. L'acier au carbone (carbon steel) s'émousse moins vite et est roi dans la forêt. Pour les connaisseurs exigeants, il existe des aciers en poudre extra durs (S30V, Elmax) qui combinent de manière moderne les meilleures propriétés des deux aciers mentionnés ci-dessus.

Dans tous les cas, vous devez prendre soin de votre couteau : garder la lame propre et affûtée, rincer la lame après avoir coupé un citron acide, huiler l'acier avant de le ranger dans le tiroir (un morceau de lard suffit, c'est même mieux que le WD-40). Si des taches de rouille apparaissent, il suffit de les frotter avec une éponge et un peu de dentifrice, mais la rouille n'altère en rien les propriétés du couteau. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un défaut, mais d'une caractéristique. Le processus est plus lent avec l'acier inoxydable, mais étonnamment rapide avec l'acier au carbone. Si vous utilisez activement votre couteau pendant des années, préparez-vous à voir apparaître une « patine » qui recouvrira la lame.

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6/ Matériaux - lame noircie ou non traitée

Concentrons-nous maintenant sur le traitement de surface de la lame. Le traitement classique est brillant, mais il peut être modifié (poncé - stone washed, gravé - acid etch), ce qui se voit au premier coup d'œil. Les rayures sur un ¨ressortent de manière inesthétique, mais ce n'est qu'un détail. Sur certains couteaux en acier au carbone, vous verrez également une couche de noircissement qui sert principalement à protéger contre la rouille. Gardez toutefois à l'esprit qu'aucun noircissement n'est permanent et que le tranchant nécessitera toujours un entretien.

7/ Tranchant - droit ou dentelé

Si vous voulez un couteau classique à tranchant droit, vous savez à quoi vous attendre. Si vous envisagez de couper des matériaux fibreux, un tranchant dentelé (serrated) peut être utile, car il coupe très bien les tissus, les cordes, le pain ou même les tomates. Pour l'aiguiser, vous devrez vous rendre chez un coutelier (à moins que vous ne sachiez déjà comment faire ;-) ). Le couteau Victorinox offre également un tranchant dentelé spécial pour découper le pare-brise d'une voiture.

Le couteau à tranchant combiné offre les avantages des deux types, mais gardez à l'esprit que, par exemple, lorsque vous coupez, vous ne disposez que de la partie droite du tranchant à la pointe, ce qui peut ne pas être très pratique.

8/ Utilisation prévue : couteau de poche ou de sac à dos

Vous souhaitez avoir un couteau à portée de main à tout moment ? Alors vous recherchez un couteau EDC (Every-Day-Carry , c'est-à-dire à porter tous les jours) et vous voudrez probablement un couteau pliant avec un clip de poche.

Un couteau de survie serait quant à lui solide, robuste, livré dans un étui de qualité avec une pierre à aiguiser et d'autres accessoires de survie. Le couteau classique Patron de Mikov sera exactement ce que vous recherchez.

Un couteau léger pour la randonnée, pour nettoyer des champignons cueillis ou simplement pour parer à toute éventualité ne pèserait que quelques grammes, vous ne le sentiriez presque pas. Le couteau classique Opinel No 8 ou le couteau simple Victorinox Sentinel feront parfaitement l'affaire.

9/ Utilisation prévue : couteau seul ou outil multifonctions

Le couteau est un outil qui a une longue histoire : la capacité de couper et de trancher des matériaux est liée à l'humanité depuis l'époque du silex à l'âge de pierre et est extrêmement utile. Avec un couteau classique à lame tranchante, vous ne pouvez pas vous tromper, mais l'humanité progresse à grands pas chaque jour, donc si vous en voulez plus, jetez un œil à notre gamme d'outils multifonctions, ou simplement multi-outils. Qu'il s'agisse d'un couteau suisse Victorinox ou d'une pince Leatherman, vous pouvez obtenir en plus du couteau une scie, un tire-bouchon, des tournevis ou une clé USB en un seul ensemble.

10/ Prix

Le prix ne devrait pas être le facteur principal dans le choix d'un couteau. Ce n'est pas un achat pour quelques semaines, mais plutôt pour quelques années, voire pour toute la vie. Cependant, je respecte tout à fait l'approche qui consiste à considérer un couteau comme un bien de consommation, pour lequel on ne veut pas dépenser plus de 20 euros, de peur de « le perdre à nouveau quelque part », car tout peut arriver à n'importe qui, n'est-ce pas ? Mais moi, je préfère faire mon choix en fonction d'une liste de mes critères, selon lesquels je sélectionne mon favori, et puis je n'ai plus qu'à accepter le prix de celui-ci.

On peut se consoler en se disant qu'il y a de bonnes chances de revendre un couteau de qualité bien entretenu à un bon prix, même après quelques années. Les couteaux ne se détériorent pas et ne vieillissent pas aussi vite que les téléphones portables, il est donc parfois possible de faire une bonne affaire sur certains modèles.

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Auteur : Matyáš Vejskal

Sources : archives de l'auteur, unsplash.com, pixabay.com