Organic Cotton

QU'EST-CE QUE L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE ?

La production de coton biologique ne consiste pas simplement à remplacer les engrais et les pesticides synthétiques par des produits biologiques. Les méthodes de culture biologique sont davantage fondées sur la connaissance des pratiques agronomiques que la production conventionnelle basée sur les intrants. 

L'approche systémique vise à créer un écosystème agricole diversifié et équilibré, englobant idéalement tous les types de cultures et d'activités économiques.  Les exploitations agricoles doivent passer par une période de transition de deux ans au cours de laquelle leur système de production passe du conventionnel au biologique. L'élément clé de la production biologique est la sélection minutieuse de variétés adaptées aux conditions locales en termes de climat, de sol et de résistance aux nuisibles et aux maladies.

PROTECTION CONTRE LES NUISIBLES

Dans l'agriculture conventionnelle, le coton est considéré comme une culture très sensible aux attaques de nuisibles. Pour contrôler ces derniers, de grandes quantités de pesticides synthétiques sont pulvérisées. Toutefois, l'utilisation de pesticides de synthèse n'est pas autorisée dans l'agriculture biologique.

L'approche écologique est tout à fait différente : l'objectif est de prévenir les problèmes liés aux nuisibles en établissant un écosystème agricole diversifié et équilibré et en surveillant attentivement les populations de nuisibles.

LES STRATÉGIES DE GESTION ÉCOLOGIQUE DES NUISIBLES COMPRENNENT :

Rotation des cultures : Les monocultures fournissent d'abondantes sources de nourriture aux parasites potentiels du coton, ce qui entraîne une augmentation rapide de leurs populations. De plus, l'utilisation de pesticides sur les principaux parasites peut entraîner des problèmes secondaires. La rotation des cultures crée un équilibre naturel et contribue à maintenir les populations de nuisibles à un faible niveau. 

Cultures associées : L'effet est similaire à celui de la rotation des cultures, mais il se produit sur une plus petite surface, au cours de la même période de végétation et dans le même champ.

Soutien aux ennemis naturels : Les ennemis naturels des nuisibles du coton, tels que les oiseaux, les coccinelles, les coléoptères, les araignées, les guêpes parasites, les punaises et les fourmis, bénéficient de la non-utilisation de pesticides et de la diversification des cultures. Ils aident l'agriculteur à maintenir les attaques de ravageurs à un niveau acceptable. Fournir un habitat approprié aux ennemis naturels, tels que les coccinelles ou les chrysopes vertes, peut contribuer à accroître et à développer leurs populations. 

Plantes-pièges : Certains ravageurs du coton préfèrent au coton des plantes telles que le maïs, le tournesol, le gombo, le sorgho, le cayenne indien ou l'hibiscus. La culture de ces plantes en tant qu'attractifs en même temps que le coton permettra de sauver le coton. Outre leur effet positif sur la lutte contre les ravageurs, ces cultures peuvent être récoltées et contribuent ainsi à la diversification des systèmes de production. 

Pesticides naturels: Si les mesures préventives ne sont pas assez efficaces et que la population de ravageurs dépasse le seuil économique de nocivité, plusieurs pesticides naturels peuvent être utilisés dans la culture biologique du coton.

En voici quelques-uns : Le spray de neem préparé à partir de l'extrait des grains du neem (Azadirachta indica), efficace contre les ravageurs suceurs, les psylles, les noctuelles de la tomate ;  les insecticides pyréthrinoïdes préparés à partir de fleurs en poudre ou d'extraits liquides de chrysanthèmes, efficace contre les aleurodes du tabac, les chenilles, les sauterelles ; mélanges botaniques, combinaisons d'extraits de diverses plantes, telles que ricin, datura, lantanier, papaye, feuilles de patate douce, feuilles de tomate, gingembre, piment, gliricidia, calendula, etc...

LA GESTION DE LA QUALITÉ À LA RÉCOLTE ET APRÈS LA RÉCOLTE

Le prix du coton est généralement défini en fonction de la qualité de la graine de coton. Les mesures les plus importantes pour améliorer la qualité du coton biologique pendant et après la récolte sont les suivantes :

• Enlèvement des feuilles, des capsules et des boules endommagées par la récolte.
• Collecte et transport du coton récolté dans un tissu de coton propre, jamais dans du nylon ou d'autres tissus synthétiques, afin d'éviter la contamination par des fibres étrangères (provenant de tissus, de cheveux, de matériaux d'emballage, etc.)
• Ne récolter que du coton mûr. Les fibres de coton non mûres absorbent mal les colorants.
• Maintenir la récolte de coton au sec. Le coton doit être récolté dans un environnement sec en évitant de le faire pendant la rosée du matin ou après la pluie. La récolte doit également être stockée dans un environnement sec.
• Éviter la contamination du coton par la poussière ou les produits chimiques, en particulier les engrais, les pesticides et le pétrole.
• L'utilisation de tout produit antiparasitaire (par exemple le DDT) est interdite pendant le stockage de la récolte de coton.
• Séparation précise du coton biologique du coton conventionnel ou du coton récolté pendant la période de transition, afin d'éviter tout mélange.